Réunions statutaires de l'Alliance à Johannesburg
La deuxième semaine, à Johannesburg, fut tout aussi intéressante que la première. J’ai donc quitté Windhoek le dimanche après-midi et nous sommes arrivés,Nolan, un étudiant qui travaille au Secrétariat de l’Alliance, et moi à Johannesburg vers 1Oh. Il n’y a que deux heures de vol, mais c’est sans compter la ponctualité légendaire de l’aéroport de Windhoek…
Les conférences commençaient le lundi matin. Ceux qui savent que pour bien commencer ma semaine, je dois être chez moi le dimanche à 17h et ne plus rien faire de mon weekend, se doutent que j’ai commencé ma semaine avec la tête dans le c… (quoi ? Non, je ne suis pas prude, c’est juste que j’ai un public assez large, composé notamment d’enfants en bas âge, et que je ne peux pas écrire « cul » en toute lettre) (et meeerde…). Bref, je m’appliquais du mieux que je peux pour paraître le plus frais et dispo possible.
Les conférences en question regroupaient des maires de différents pays membres de l’Alliance (francophones et anglophones) et des partenaires clés comme un représentant des Nations Unies et le Président de l’Association des Autorités locales en Afrique. Le maire de Bamako était présent et quand j’ai appris ça, j’ai immédiatement pensé au Boulet et je revoyais la tête de Poelvoorde qui expliquait que « nous aller Bamako, nous Français, Champions du monde… ». Tu parles d’un champion du monde ! Puisque je parle de champions du monde, autant que je vous touche un mot des interprètes: des vedettes… Lorsqu’on m’a dit que j’allais travailler en tant qu’interprète, ça a réveillé en moi le « syndrome de la cabine » et cette fois-ci, ce n’était plus Egg ou Desmont (profs d'unif) qui allaient m’écouter, mais de vrais délégués… Je vais être franc : j’avais les miquettes, les pèpètes, le trouillomètre à zéro, bref peur. Et pourtant, une fois que j’ai vu le niveau des autres interprètes, j’ai tout de suite été plus à l’aise… Certains étaient tellement mauvais que ma boss a décidé de les congédier le jeudi midi. J’ai donc eu le privilège d’interpréter seul le jeudi après-midi et le vendredi matin. Grâce à quoi j’ai pu terminé ma semaine comme je l’avais commencée, sur les genoux.
Les différentes réunions portaient sur le plan stratégique de l’organisation pour les 5 ans à venir, le développement de nouveaux partenariats ou le positionnement stratégique de l’Alliance en tant qu’outil de communication et de mobilisation de ressources. C’était très intéressant et, à ma toute petite échelle, je me suis senti assez utile. C’est pour cela que je voulais être interprète à la base : être le relais entre deux personnes qui ne pourraient communiquer autrement. Je trouve cela assez valorisant.
Les pays membres présents comprenaient le Mali, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Tanzanie, La Namibie, Le Kenya, le Burkina Faso et le Zimbabwe. Pour que vous puissiez vous faire une idée, ma boss, se trouve tout à gauche de la photo, en bleu. Elle porte un vêtement traditionnel d'Afrique centrale mais elle est d'Afrique du Sud en fait qui lui a été offert en cadeau par le maire de... Et quoi, tout le monde s'en fout de mon histoire? Bon, ok. Je suppose que ça ne vous intéresse pas de savoir qu'elle est guérisseuse traditionnelle non plus. Ok, je n'insiste pas...
En tout cas, ça m’a fait drôlement plaisir de refaire de l’interprétation. J’ai d’ailleurs rencontrer le responsable de la société qui avait engagé les interprètes (un belge de Liège !) et je pourrais peut-être être amené à faire quelques traductions pour le compte de sa société. Ca n’a absolument rien à voir, mais tant que j’y pense, si vous connaissez des experts en communication (et on prend le mot expert au sens large du terme…) bilingues FR-EN qui désire travailler dans un pays chaud, on embauche ! Et je suis sérieux.
Sinon, l’hôtel était exceptionnel, mais il ne semblait émerveiller que moi. C’était un ensemble de chalets grand luxe et j’avais un petit coin cuisine, un salon, une chambre avec tv et une salle de bain top classe, tout ça pour moi tout seul ! Le repas de midi était une formule buffet, idéal pour ne pas s’empiffrer, ne pas avoir le coup de barre de la digestion et ne pas avoir envie d’une sieste tout de suite après… Tant qu'on parle nourriture, je dois dire qu'elle était bonne dans l'ensemble mais surprenante. A chaque fois que je me servais, j'étais surpris de constater que c'était pas du tout ce que je pensais... A mon avis, le chef-coq s'ennuie vraiment et il fait des super blagues en faisant passer des rondelles d'oignon frites pour des calamars, une terrine au poulet pour de la mousse de poisson et des boulettes de purée pour des nuggets... Mais on s'habitue.
Nous sommes allés faire du shopping (et ce n’était pas une idée à moi !) le mercredi après-midi et le vendredi en fin de journée. Je n’ai pas vu grand chose de Johannesburg mais de ce que j’ai vu, je peux vous dire que c’est impressionant tellement c’est vaste. Il y vit plus d’habitants que dans toute la Namibie… La ville est très moderne et très étendue. Comme à Windhoek, une grande partie de la population vit dans les ghettos. Celui de Johannesburg s’appelle Soweto. Je n’ai pas eu la chance d’être raquetté, kidnappé ou menacé par une arme à feu, mais tout le monde m’a confirmé la réputation sulfureuse de la ville. La situation est telle qu’on irait jusqu’à briser la vitre de votre voiture pour vous arracher votre gsm des mains et vous coller une beigne au passage… J’ai donc eu les bons côtés de l’expérience sud-africaine. Et j’ai pu regagner Windhoek sain et sauf, le samedi midi.